Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
nothing without lipstick...
13 décembre 2005

Santa Claus En Perfecto Chez Les Martiens

J’ai continué ma course aux cadeaux de Noël moches, lambdas, improbables, sophistiqués (c’est selon) à défaut de me faire colorier la tête. Envie de me frotter à la multitude, marcher sous les lumières, entendre les crissements de papiers métallisés de frisottis de bolduc, sentir l’odeur chaude et entêtante des marrons brûlants. Marcher vite, les doigts ciselés par les paquets, les joues rougies par le froid, emmitouflée dans mon manteau blanc. Faire une pause. Dans un troquet grossièrement décoré de guirlandes multicolores et de fausse neige pochée sur les vitres. Y boire un thé au lait frémissant et sourire seule, bêtement. En regardant les passants, les enfants, derrière la fenêtre.


Je m’en balance pas mal que Papa Noël ait troqué son costume vert pour une tenue rouge et blanche à cause de Coca Cola. Je préfère le rouge au vert, j’aime le Coca. Tout va bien. Je me rappelle juste que j’ai été fillette avant de me la jouer cynique. Je me souviens qu’en août déjà, j’attendais décembre. Juste pour ça. Pour ces lumières dorées au dessus de ma tête et ces flocons cristallins dans les pupilles. Pour les guirlandes qui brillent, les boules qui tintent, pour l’odeur des sapins. Pour les ciels immaculés qui sentent la neige, les arbres nus aux branches squelettiques : paysages vierges, lunaires.


J’ai, durant les quelques années de mon adolescence chieuse ronchon, joué à la grande dadame désabusée en snobant ce genre d’«odes à la niaiserie archéïco-kitch ». Aujourd’hui, je cours très vite pour rattraper mon innocence puérile, en aucun cas synonyme de débilité profonde ou de syndrome de Peter Pan. Innocence rimant simplement avec pureté. Rien de plus, ni de moins.


J’ai fait plusieurs tours pour enrouler mon écharpe autour de mon cou, « zip » mon manteau, payé ma conso, sourit à la tôlière, « au revoir, à bientôt ». Dans mon sac, y’avait mon walkman, dans mon walkman, y’avait une cassette, sur la cassette y’avait… Sous les guirlandes électriques, sur le trajet du retour, je crois bien que je souriais encore, et encore plus fort. J’avais des étoiles dans les yeux et Jerry Lee Lewis dans mes oreilles. Papa Noël descend la route 66 sur sa moto en perfecto.

santaclaus

Bande-Son: Jerry Lee Lewis End Of The Road

Publicité
Commentaires
nothing without lipstick...
Publicité
Archives
Publicité